UN CAFÉ BAVARD PLUTÔT CORSÉ ROCK
SWTL ; 1ere apparition de ce groupe au Café bavard. C'est un bloc compact très bien rodé, composé de 5 bluesmen.
La scène et l'acoustique ont paru un peu juste pour eux. On constate le rendu d'un travail acharné, sa précision, et en premier lieu son imprégnation historique.
Ils ont le potentiel pour se faire aimer et, plus intéressant, d'imposer leur passion dans un créneau difficile qui les a vu outrepasser le temps alloué à toute autre prestation. Mais qui dans la salle aurait osé crier : "C'est trop long, dégagez ! " ? personne, même pas leur hôte - et dans son for intérieur, il en redemandait !
Lily de Franck a remonté le courant jusqu'à exhumer cette " eau vive ", à la fois douce et animée qui lui semble mimétique.
Avec " Je reviendrai ", elle fut plus convaincante : un texte personnel et sincère, une musique de Roger Pouly adaptée à sa tessiture.
Merci, Lily ! Hakim Hammadouche chanteur et musicien aussi brillant que son instrument, est arrivé un brin en retard ; heureusement, personne ne lui a jeté la pierre !
Enfant, on est forcé de subir l'influence des grands. Ces derniers agissent-ils toujours pour le bien en général et pour le leur, celui que les enfants apprennent tant bien que mal à formater ? Croira qui voudra. L'innocence des enfants est garante de leur respectabilité souvent mise en pièces. Leur vertu est irréprochable puisqu'ils ne vivent pas continuellement sur le calcul. Mathieu Meslay cherche fébrilement tous les enfants qu'il n'a pas eu le temps - ou la volonté farouche - d'engendrer. Il brode, tourne et vire sur le sujet en puisant dans son quotidien marqué par une instabilité chronique, provoquée entre autres par son obsession. Mais que l'on se rassure : il a par avance tout maîtrisé en coulisse ! Gabriella Merloni a cappella ! Exercice difficile, mais ... il pubblico aveva cuore e orrechi aperti !
Puis, avec sa guitare, elle a rendu un hommage appliqué et emballant à Serge Rezvani, immense artiste dont la production variée aurait de tout temps mérité mieux que sa représentation trop minimaliste. Arrivederci, Gabriella !
L'agilité manuelle assure un prestige d'agitateur au magicien. Celle de Paul Maz ne souffre d'aucune discorde ; de toute façon, s'il y en avait eu, il les aurait dénouées !
Il fait voler les images et les domine haut, façonne l'arithmétique à sa métrique personnelle. Tout cela est-il issu de son grand chapeau noir ?
Tiens, au fait, qu'y a-t-il dedans ? A lui d'en jouer, désormais. Moussa dit beaucoup sans jamais s'émousser. Il le dit toujours avec juste raison, avec un sens de l'échappée oblique et de la suggestion qu'il domine en permanence. Un foulard de soie dressé contre l’extrémisme renvoie ce dernier à son ridicule jamais assumé.
Les paroles passagères posées sur des images proche-orientales réprouvées sont celles d'Erick Auguste. D'une justesse implacable, elles s'impriment dans l'esprit pour donner des grilles de lecture, des filtres de lucidité, ceci approvisionné par la grâce fluide d'un instrument à cordes finement manié - merci, musicien !
Les milliers de forts qui régentent des millions de bien moins forts qu'eux, guidés par leur survie pathétique, sont incapables de se mettre à distance, c'est-à-dire de toucher l'humilité, incapables de concevoir leur propre fin car ils oublient qu'en un instant le fil se coupe et l'âme s'envole !
Elle est arrivée sur scène accompagnée de cent choristes ! Ka Berra guitare en main s'interroge sur ce que l'on ne peut retenir, un bien plus précieux que l'or, le lithium, les semi-conducteurs. Bien vivre le temps qui passe, apprenons-nous à le concrétiser ? Nous le résolvons à notre manière, en l'employant à ne pas trop le perdre.
Une frustration subsiste, pourtant : comme le bien-être vécu défile ! Claude Delescluse, Michelle Senlis, Marguerite Monnot.
Trois filles talentueuses s'étaient réunies jadis pour écrire un chef d'oeuvre : " les amants d'un jour ", chanté ici par une quatrième, aussi talentueuse, Emma Krief.
Elle bénéficie d'un parrainage à la hauteur de ses talents multiples, celui de Vénus, planète tout antan qu'étoile bergère, qu'incontestablement elle personnifie par une présence éblouissante de luminosité. Pour en avoir davantage plein la vue, les oreilles et le restant des sens, courez en vitesse rue Pradier !
Philippe Gence adore chanter la France ! Et nous adorons l'entendre dans " Ma France". Nous adorerons entendre cette voix puissante et sans chichis dans des chansons plus personnelles - promis, Philippe ?
Le prochain Café Bavard vous donne rendez-vous en 2025 du 12 janvier
Le ChroniCoeur Alain Roger Chosson
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