Je l’ai entendu, en allant au Café Bavard et j’y ai observé des artistes, des spectateurs et les tenants de ce lieu superbe de Ménilmontant et avec un intérêt de découverte.

En effet, je ne connaissais ni le lieu, ni le public, ni les artistes ni les habitudes du café bavard de Moussa (que je connais par ailleurs depuis plus de…).

J’étais prévue pour intervenir sur sa scène ouverte pour partager des anecdotes de cinéma et j’en ai partagé quelques-unes mais j’ignorais que le comédien de talent, Kader Kada, était sur place, sinon j’aurais bifurqué sur notre expérience partagée sur mon film Z’har, 2019, et cela aura surement offert de grands rebondissements à Moussa Lebkiri, pour leur expérience associée.

Pendant que j’étais sur scène pour ma contribution, Moussa Lebkiri ne m’a pas quitté des yeux, il était avec moi sur scène de façon inquiète et je ne savais pas pourquoi : allais-je déborder sur des dimensions théoriques de haut vol, allais-je révéler des trucs insensés dans le registre de l’intime, allais-je dire des trucs qui allaient plomber l’ambiance ? Bref je me suis inquiétée aussi mais quand Moussa a intervenu c’était pour me rappeler qu’il a travaillé avec Mahmoud Zemmouri et avec Kader Kada. Et que de bien sûr, j’ai moi-même rendu hommage au réalisateur Mahmoud Zemmouri en tournant dans sa ville Boufarik, mon dernier film, PARKOUR(S), 2019.

 Sinon pendant les 2 heures de temps que cette scène formidable a duré, telle que le Paris héritier de Toulouse-Lautrec et des chansonniers des quartiers populaires pouvaient l’offrir, j’ai écouté de la chanson française, écouté de l’humour de performance, des essais, des contes de Nasreddine Hodja et beaucoup d’autres choses.

Je crois que je vais y retourner dès la rentrée.

Fatma Zohra Zamoum

Auteure-réalisatrice